lundi 16 avril 2012

Livre numérique : l'enquête de Capital (M6)



Une récente émission du magazine Capital faisait le comparatif entre ce que touche un éditeur pour la publication d'un livre papier et ce que gagne le même éditeur dans le cadre de la mise en ligne d'un livre numérique.

Dans ces camemberts colorés, on voit que sur le prix d'un livre papier vendu 21€, 
15% partent en frais de fabrication,
12% en frais de distribution,
8% en frais de marketing,
10% vont à l'auteur soit 2,10€*,
36% vont au libraire,
et les 19% restants vont à l'éditeur, soit 4€ (sur lesquels il paie des charges avant bénéfice).

Si le même éditeur propose ensuite une version numérique de cet ouvrage à 17€,
9% servent à financer le stockage,
10 % le marketing,
15% vont à l'auteur, soit 2,55€,
30% au libraire numérique.
36% soit 6,10€ à l'éditeur, à qui la fabrication de ce livre numérique n'a "rien coûté". L'éditeur gagne donc plus en numérique qu'avec le papier, malgré un prix de vente inférieur.

Suite à la diffusion de cette émission, le site ActuaLitté a publié un article dénonçant les erreurs contenues dans cette enquête "truffée d'erreurs factuelles".

N'étant pas moi-même au cœur de la problématique, je suis mal placée pour évaluer ces erreurs de chiffres. Néanmoins, je trouve l'émission intéressante pour ce qu'elle nous apprend du monde de l'édition, qui ne fait pas vraiment la part belle aux auteurs, sans qui l'écrit ne serait que lettre morte... pour enfoncer quelques portes ouvertes.

* Autour de moi, mes collègues auteurs en salle de formation, s'exclamaient que "c'est bien dans le meilleur des cas" et que ce chiffre concerne les écrivains ; mais que les traducteurs, eux, sont nettement bien moins lotis, avec 1 à 2% au mieux (du prix du livre HT) et ce, si leur contrat prévoit une rémunération proportionnelle aux nombres d’œuvres vendues, ce qui n'est pas nécessairement le cas.

2 commentaires:

  1. "avec 1 à 2% au mieux (du prix du livre HT) et ce, si leur contrat prévoit une rémunération proportionnelle aux nombres d’œuvres vendues"

    Quelques précisions pour distinguer les modes de rémunération respectifs des écrivains et des traducteurs :

    - à ma connaissance, l'écrivain perçoit seulement une rémunération proportionnelle, c'est-à-dire un pourcentage de l'ordre de ceux dont tu parles, sur le montant HT des livres vendus

    - le traducteur touche dans un premier temps un "à-valoir", c'est-à-dire une rémunération qui n'est pas proportionnelle (normalement, elle est calculée au feuillet). Elle lui est due avant même la sortie du bouquin. Il la perçoit donc même si celui-ci ne se vend pas du tout.

    La rémunération proportionnelle du traducteur (un petit 1 ou 2 % le plus souvent) ne vient que si les ventes sont très bonnes, car on la lui verse "après amortissement de l'à-valoir". Cela veut dire une fois que les ventes HT x 1 ou 2 % ont égalé la somme déjà perçue. Et comme tu dis, encore faut-il qu'elle soit prévue à son contrat.

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